RGCQ logo

MONTREAL, le 28 nov. /CNW Telbec/


L'effondrement du stationnement souterrain d'un immeuble dans l'Arrondissement Saint-Laurent, mercredi dernier, traduit parfaitement le syndrome de délabrement avancé d'une partie du parc immobilier québécois, qu'il s'agisse d'immeubles à logements locatifs ou d'appartement en copropriété. Si rien n'est fait à court terme pour corriger la situation, d'autres accidents de ce genre pourraient survenir. "Combien faudra-t-il de morts pour faire bouger les choses?", s'interroge Yves Joli-Coeur, avocat en droit immobilier et de la copropriété, qui dénonce le laxisme de nos élus en matière de protection du patrimoine immobilier québécois. Pourtant, l'Etat a été interpellé à maintes reprises sur le sujet dans le passé, par exemple, au moyen de deux livres choc publiés aux éditions Wilson & Lafleur. Ces ouvrages intitulés Les copropriétés en difficulté, constats et solutions, France-Québec, et Le fonds de prévoyance, gage de réussite en copropriété, ont été co-écrits par Yves Joli-Coeur, qui est également secrétaire du Regroupement des gestionnaire et copropriétaires du Québec (RGCQ).


DES PROPOS INSENSES


Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, imputait hier à la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) et aux propriétaires immobiliers la responsabilité de l'état du bâti québécois. "Cette affirmation traduit un manque de sensibilité de sa part sur la problématique actuelle. La Ville de Montréal devrait plutôt agir à titre d'intervenant de première ligne lors de catastrophes de ce genre", estime Yves Joli-Coeur. L'Ordre des architectes du Québec est également pointé du doigt : "Il est plus que temps que cet organisme sort de son inertie, qu'il réagisse promptement à une situation pour le moins inquiétante, question de mieux assumer sa mission visant à assurer la protection du public", fustige Yves Joli-Coeur. Les dirigeants de cet ordre doivent prendre des mesures pro-actives immédiatement, afin de permettre à leurs membres de contribuer à préserver notre bâti collectif. Le Québec compte quelque 1 267 000 logements locatifs et 350 000 appartements en copropriété, pour un total de plus de 1,6 millions d'unités. Plusieurs immeubles les abritant sont âgés de 30 ans en moyenne. Par conséquent, ils nécessiteront des travaux de réparation majeurs sous peu. "L'Etat québécois devrait se préoccuper de cette question dans les plus brefs délais. Quant aux autorités municipales, elles doivent, coûte que coûte, veiller au respect de leur réglementation en matière d'entretien et de conservation d'immeubles", d'ajouter Yves Joli-Coeur.


DES CHANGEMENTS S'IMPOSENT


Du côté législatif, le Québec aurait tout intérêt à s'inspirer de l'Ontario, un province canadienne qui oblige les copropriétés à disposer d'un carnet d'entretien, lequel précise, à moyen et à long terme, les travaux de réparation à faire au sein d'un bâtiment. Ce carnet est intimement lié à la création d'un fonds de prévoyance, qui permet d'assumer les coûts inhérents aux travaux de réparations majeurs. "Ce renforcement de la loi contribuerait à la sauvegarde du patrimoine immobilier québécois, pour le plus grand bénéfice des générations présentes et futures", conclut Yves Joli-Coeur.