Il y a eu d’importantes inondations au Canada cet été : des pluies diluviennes se sont abattues sur la région du Grand Toronto, et des villes du centre et du nord de l’Alberta ont dû être évacuées. Et ce ne sont que quelques exemples de la gravité croissante des catastrophes naturelles.
Une chose est sûre : que ce soit en raison du réchauffement planétaire, de l’étalement urbain ou d’une planification urbaine déficiente, le risque de catastrophes liées à l’eau est bien réel.
Or, dans une tour d’habitation en copropriété, il n’y a pas que les fortes intempéries qui peuvent causer des problèmes majeurs. Des incidents de moindre envergure comme un incendie, l’éclatement de tuyaux ou une panne de courant peuvent être très problématiques pour plusieurs raisons.
Comment ces situations sont-elles gérées dans les immeubles en copropriété? Après un sinistre, les administrateurs d’une propriété doivent suivre quatre étapes fondamentales pour s’assurer que les résidents pourront réintégrer leur unité le plus vite possible.
Toute bonne opération militaire ou policière est gérée par un commandement central qui contrôle la diffusion de l’information et affecte les ressources. Il en va de même pour toute intervention après sinistre efficace.
La désignation de responsables aide à vaincre la paralysie qui suit le choc initial et à gérer efficacement le processus de rétablissement. Si le stationnement d’un immeuble en copropriété est inondé, qui gérera le sinistre? Le gestionnaire immobilier? Le conseil d’administration? Sinon, y a-t-il un comité distinct qui s’occupe de ce genre de situation?
N’attendez pas qu’un imprévu survienne avant de déterminer qui prendra la situation en charge. Vous devez ensuite passer le mot aux résidents pour simplifier le processus d’intervention. Indiquez-leur aussi où s’arrête la responsabilité du syndicat et où commence celle des copropriétaires.
Les immeubles de bureaux sont tenus d’établir des plans d’urgence et de tenir des exercices d’évacuation. Mais ce n’est pas toujours le cas des immeubles en copropriété. Les administrateurs de condos doivent faire inspecter les systèmes d’alarme et les maintenir en bon état de marche, rien de plus.
Cependant, une alarme qui fonctionne ne constitue pas une préparation suffisante à une inondation. Souvent, les ascenseurs tomberont en panne et les résidents, confus et pris de panique, se rueront dans les escaliers. Il s’agit d’une situation très dangereuse, surtout pour les personnes âgées et à mobilité réduite qui ne peuvent descendre les escaliers sans assistance. Tenez un registre à jour des occupants, en prenant soin d’indiquer leurs besoins en cas d’évacuation.
Il va sans dire qu’il est dans l’intérêt du gestionnaire immobilier et des résidents d’établir un plan de préparation aux urgences et de le mettre à l’essai. En cas de sinistre, ce plan doit immédiatement être mis en branle. Il faudra alors donner un ordre d’évacuation et s’assurer que les occupants sortent de manière sûre et ordonnée.
Le mot d’ordre en situation d’urgence, c’est la communication. Bien entendu, il est important de pouvoir compter sur un leadership clair et fort, mais ça ne s’arrête pas là.
Les résidents doivent savoir ce qui se passera après la diffusion d’un ordre d’évacuation et qui contacter pour connaître les prochaines étapes. Le conseil d’administration, le gestionnaire immobilier ou toute autre personne responsable doit les tenir au courant de l’évolution de la situation en diffusant des nouvelles sur un site Web, dans un bulletin, sur les réseaux sociaux ou par un autre moyen de communication convenu. Il faut aussi déterminer d’avance d’autres lieux de rencontre pour que les occupants sachent comment entrer en contact avec les administrateurs.
Après une inondation, des ressources spécialisées doivent être mobilisées sur-le-champ afin de limiter les dégâts causés par l’eau (p. ex. la moisissure) et d’entreprendre les travaux de restauration. Selon l’ampleur du sinistre, ces ressources pourraient comprendre des techniciens professionnels équipés de pompes à eau, de génératrices et de déshumidificateurs.
Les administrateurs doivent avoir sous la main le numéro d’un fournisseur professionnel de restauration qui se rendra immédiatement sur place pour évaluer la situation et mettre en œuvre un plan d’atténuation d’urgence. Plus vite ce processus sera enclenché, plus vite les résidents pourront réintégrer leur domicile. L’idéal, c’est d’établir un partenariat avec une entreprise de restauration après sinistre.
À défaut de faire appel à des spécialistes, quelqu’un pourrait commettre une bévue – par exemple, utiliser l’électricité dans une unité inondée – et ainsi mettre en danger les résidents et retarder le retour à la normale. Souvent, les fournisseurs de services professionnels peuvent prédire et suivre l’évolution des dommages, ce qui accélère le processus de réclamation d’assurance.
En matière de gestion de sinistres en copropriété, le minimum prescrit est loin d’être suffisant. En suivant les quatre étapes fondamentales décrites ici, les administrateurs d’immeubles en copropriété seront beaucoup mieux outillés pour réagir à un sinistre et remettre la propriété en état.
Autre point : donner aux résidents des conseils de préparation aux inondations
Même elles se produisent généralement au sous-sol, les inondations peuvent toucher les appartements d’un immeuble en copropriété. Voici quelques conseils à donner aux résidents pour les aider à atténuer les dégâts causés par l’eau dans leur unité :
Comme pour toute catastrophe, la préparation est essentielle.
Margo Malowney est vice-présidente du marketing et des communications chez Restauration PremièreAction, un chef de file canadien de la restauration après sinistre qui offre des services de rétablissement, de rénovation et de reconstruction partout au pays, ainsi que dans le secteur commercial et des pertes majeures.